Jacques MONORY à la Fondation MAEGHT

 

 

Fondation Aimé et Marguerite MAEGHT, Saint Paul de Vence,

1er Juillet - 22 novembre 2020

©photos Roland Michaud

 

 

 

 

Monory ne donne pas de leçon, il s'interroge et sa peinture nous interroge : comment vivre dans un monde violent, déraisonnable, illogique, surprenant et souvent faux ? Sa peinture, qui se fait l'écho d'une modernité dont il conjure la violence en lui donnant libre cours nous revient aujourd'hui en pleine face, comme un long métrage dont on aimerait pouvoir isoler chaque plan tout en se laissant emporter par la puissance d'un montage impitoyable.

 

Empruntant au cinéma - et notamment aux thrillers des années cinquante - comme à la photographie et à l'imagerie, les peintures de Monory, fréquemment de grand format et qui incluent souvent des objets, forment comme une sorte de manège accéléré, avec parfois des stases presque extatiques : y alternent ou s'y combinent des paysages urbains et de grandes étendues de nature, des visions romantiques  et des images dramatiques venant de l'actualité ou de l'Histoire contemporaine. Un pessimisme fondamentale, teinté d'humour grinçant, y coexiste avec une fascination pour le vide.

 

De tous les peintres dits de la Figuration Narrative, Monory aura sans doute été le seul à être pleinement narratif. Parfois hyperréalistes, les scènes énigmatiques qu'il peint et qu'il juxtapose forment comme le journal de bord hanté d'un peintre qui chaque jour s'interroge sur la réalité du monde. Le bleu l'a rendu célèbre, qu'il soit monochrome, ou qu'il accueille d'autres couleurs du spectre, est le couleur du doute. Il agit comme un voile onirique et comme une mise à distance.

 

Laurence d'Ist

commissaire d'exposition

 

www.jacquesmonory.com